La nouvelle vie parisienne: mardi, janvier 09, 2007

9.1.07

Bret Easton Ellis n'a rien inventé

Paris ça craint. Mais bon, on est là surtout pour bosser et finir à la retraite en Province, de là d’où qu’on vient. Parce que presque tous les parisiens ne viennent pas de Paris mais d’ailleurs, des villes où qu’y a rien à faire. Bon, au boulot !

Quand je me lève je commence par faire quelques exercices d’éveil musculaire, en faisant chauffer mon café, je fais des étirements. Le corps droit, je lève mes bras et les pousse loin en haut, puis loin sur les côtés. Ensuite tout en gardant les jambes bien droites et parallèles, je touche la pointe de mes pieds avec mes mains. Puis je me sers un mug de kaoua. Après la première gorgée, j’allume l’ordi et je m’allonge par terre, je m’étends de tout mon long sur le dos, je ramène mes jambes vers moi tout en laissant mes pieds à quelques centmètres du sol afin de travailler mes abdos. Ensuite je mets mes mains derrière la tête et je soulève mon buste légèrement en gardant le dos bien collé au sol. Je fais ce geste plusieurs fois, jusqu’à ce que mes abdos chauffent bien. Ensuite je me redétends, je prends une autre gorgée de café et je remets ça. Une fois que j’ai bien sué, je me recroqueville puis me détends. Viennent les pompes, les jambes sur le fauteuil, les mains bien collées au sol et le dos bien droit, je commence à faire pomper mes biceps. Une dizaine de fois. Puis je repose mes pieds au sol et je refais une dizaine de pompes. Ensuite, nouvelle gorgée de café, je regarde mes mèls, je me ressers du café (la cafetière est normalement vidée), je prends une nouvelle gorgée, puis j’avance mon fauteuil juste au dessous d’une barre que j’ai installée dans le cadre de la porte de ma chambre, je me suspends à cette barre et m’aide de mes pieds pour me permettre de faire des tractions. Tout mon corps travaille jusqu’à ce que mes bras soient anesthésiés. Ce moment marque la fin de mes exercices du matin. Je m’étends dans mon canapé et reprends ma respiration. J’ai chaud, j’ai un peu mal aux bras, les abdos tendus, je vais bien. La sueur dégouline de mon front.

Bon, ensuite faut que je me lave. Je commence par un bain de bouche de Plax, ça ramollit la plaque dentaire et ça tue les bactéries. Paraît-il. Pis ensuite je lance la douche, et le temps que l’eau se réchauffe pour atteindre la température adéquate, je commence à me brosser les dents. Je fais deux fois le tour complet de ma dentition et finit par le brossage de ma langue. Ensuite je commence à passer un premier coup de savon sauf sur les jambes, les bras et le ventre, parce que faut pas trop se savonner m’a-t-on dit. Je me rince et mes lave les cheveux. J’utilise du Dove comme savon, parce que c’est doux mais avant j’employais un bon vieux savon de Marseille, mais j’ai changé. Et mon shampooing, c’est du Elsève, mais je prends jamais le même parce que je sais jamais lequel j’utilise sur le moment. Ça dépend du supermarché où je suis. Puis après avois bien shampooiner mes veuchs, je repasse une couche de savon et je me rince de la tête au pied. J’élimine toute trace de savon de ma peau puis de la baignoire, des murs de la baignoire et du rideau de douche parce que y’a rien de pire que d’avoir encore un peu de savon sur la peau ou pas loin quand je sors de la douche. J’aime pas ça. Ensuite j’utilise trois serviettes de bain pour bien me sécher, il faut que je sois absolument sec, sinon j’ai une crise et je me gratte toute la journée. Une fois bien sec, j’utilise un déo en stick et je me parfume. Pour le parfum ça dépend, actuellement c’est Lanvin, mis avant c’était Guerlain. Et le déo c’est toujours le même il est noir et je sais plus la marque. Noir et rouge. Puis je m’habille. Je finis de regarder mes mèls et je descends prendre mon libé dans la boîte aux lettres. On peut à ce moment dire que j’ai fini ma matinée, même si c’est 15h ou 10h. C’est moi qui choise.

Avec ce libé j’ai le choix, soit je le lis dans un bar, dans mon canapé ou alors je le jette sans le lire, parce que ça me fais chier de le lire. Aujourd’hui, je décide de le lire dans un bar. Il faut un bar tranquille, avec musique légère et pas trop de monde, un bar bien éclairé, donc un bar d’angle ou avec une grande baie vitrée, et qui est bien aéré. Y’a un bar pop super tranquille près de l’appart. J’y vais. Gauche, deuxième gauche tout droit, 500 mètres et m’y voilà. Je salue la compagnie et me pose au bar. Je commande un crème, allume une clope et me lance dans la lecture du journal.

Sur un air de Coltrane je découvre qu’on va tous mourir de froid, que tout le monde aura du boulot, et que mercredi un super film sort au cinoche. J’arrive aux pages cultures en même temps qu’un jeune couple s’installe au bar, à un tabouret de moi. Leur discussion occupera ma demi-heure suivante. Tout en feuilletant le parisien du bar, je suis ce qui se dit, d’une oreille malgré tout attentive parce que ce que j’ai sous les yeux manque d’intérêt. Elle est serveuse dans un bistrot, lui cadre commercial, ils vivent ensemble, ils ont un accent un peu pointu, et une manière particulière d’avancer leurs arguments. Beaucoup de références, nortamment à leurs familles respectives. Ils ont choisi ce bar pour se disputer, doucement, mais on sent de la tension. Ça me fait sourire. Je remarque que le barman n’est pas insensible aux charmes de la demoiselle. Il est 12h45, il fait super beau, je vais me grailler un sandwich dans un parc. Puis j’irai voir un flim. Puis on verra.